Ne laissons pas fragiliser le droit de l’étranger

Appel et argumentaires des organismes chrétiens (sur les modifications apportées par la loi Besson.

Secours Catholique – département de l’étranger : 30 juin 2010

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Communiqué 12/09/2010

Les Roms souffrent quotidiennement de discriminations

Les Roms souffrent quotidiennement de discriminations : liberté de circulation, accès à  l’éducation, au travail et au logement. Quelques-uns sont Françis, la plupart sont membres de l’Union européenne, tous sont des êtres humains soucieux du bonheur et de l’avenir de leurs enfants. Plusieurs centaines cherchent à  Marseille de meilleures conditions de vie.

Porteurs d’une culture différente de la nôtre, ils sont facilement l’objet d’un rejet irréfléchi.

Le climat actuel d’amalgame et de stigmatisation fait d’eux les boucs émissaires des maux dont souffre notre société. Les effets nocifs sont perceptibles et inadmissibles : actes de violence, comportements racistes, rejet.

Les Roms ne sont pas d’abord un problème ou une question.  Ce sont des hommes, des femmes, des enfants. Les solutions  doivent être individuelles, généreuses, raisonnables. Elles doivent être trouvées dans une collaboration entre pays membres de l’Union européenne.

Nous invitons chacun, là  où il est engagé, là  où s’exerce sa responsabilité (prêtres, pasteurs, responsables d’associations, journalistes, élus, représentants de l’Etat, citoyens) à   contribuer à  la création et à  l’entretien d’un climat de paix et de bienveillance pour faciliter le vivre ensemble.

Nous demandons aux membres de nos communautés d’avoir une vision de l’autre à  la hauteur de leur espérance, notamment en le considérant, quel qu’il soit, comme un frère en humanité, à  qui l’on doit le regard de l’amitié, le geste fraternel et toute l’assistance possible.

 

Marseille, le 12 septembre 2010

Pasteur Frédéric KELLER- Président du Consistoire de l’Arc Phocéen

Père Joachim TSOPANOGLOU- Eglise orthodoxe de Marseille

Mgr Georges PONTIER- Archevêque de Marseille

 

 


 

Le droit d’asile a toujours été défendu par l’Eglise. Les mesures qui tendent à  diminuer le soutien ou les garanties d’une procédure équitable sont inacceptables.

Communiqué de la conférence des évêques de France, Eglise catholique,

lundi 20 septembre 2010

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« Tous ont le même droit de bénéficier des biens de la terre, dont la destination est universelle. »

 

Benoît XVI rapelle le devoir d’accueil des migrants

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Agir avec l’ACAT France

Appel du mois : « Réfugiés privés de familles »

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L’inhospitalité incompréhensible des Européens, par Mgr Lahham Archevêque de Tunis

1er juin 2011

De Turin où je suis en réunion avec lui, je vous transmets cette indignation de l’archevêque de Tunis. (Christophe ROUCOU responsable du Service des relation avec l’islam)

« Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à  la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible tout simplement », affirme-t-il dans un article publié sur le site de la Fondation Oasis, vouée à  la promotion de la connaissance réciproque et la rencontre entre chrétiens et musulmans.

Cela ne s’était jamais vu depuis que la Tunisie est Tunisie et la Libye la Libye. La Tunisie ne s’était pas encore relevée de son Tsunami politique et social, que la Libye voisine est entrée dans une rébellion armée que personne ne prévoyait. Et comme il y a des millions (on parle de trois millions) d’étrangers qui travaillent dans tous les domaines en Libye, on a assisté à  un exode de masse vers la Tunisie et l’Égypte.

Entre 250.000 et 300.000 personnes ont passé la frontière tuniso-libyenne. Elles étaient de toutes les nationalités : Égyptiens, Tunisiens, Africains subsahariens, Bengali, Pakistanais, Érythréens, Somaliens, Chinois, Indiens. Les pays les moins pauvres ont pu effectuer le rapatriement de leurs citoyens, d’autres attendent depuis trois mois, surtout les Nigérians, les Somaliens et les Érythréens. Nous avons assisté à  des scènes formidables de solidarité et d’accueil. Au début, l’accueil était spontané. Les habitants des villages près de la frontière portaient de quoi manger et boire. Ensuite, les ONG ont rejoint le mouvement, dont la Caritas Tunisie, France, Canada, Liban. La Croix rouge et le Croissant rouge tunisien, qatari et émirati se sont joints et on a fini par avoir des tentes pour tout le monde et la frontière tuniso-libyenne est devenue un lieu de passage pour ceux qui rentrent dans leurs pays et un lieu de résidence pour ceux qui attendent que la tempête passe pour revenir travailler en Libye, comme avant.

L’Église de Tunisie a envoyé dès les premiers jours un prêtre et trois religieuses pour aider les réfugiés. Il arrivait que les sœurs préparaient, avec d’autres volontaires, des repas pour 10.000 personnes chaque jour. Nous avons un prêtre nigérian dans le diocèse, et il visite régulièrement les camps ; il a même célébré la messe de Pâques dans une grande tente que les Érythréens avaient transformée en chapelle. Plus de 150 personnes ont assisté à  la messe. Caritas Tunisie a présenté un projet d’urgence à  la Caritas Italie et à  la CEI. Des subsides sont arrivés et cela nous permet d’assurer les dépenses nécessaires au prêtre et aux religieuses.

Reste la grande question : combien de temps cela va durer ? La situation militaire en Libye s’enlise, la confrontation militaire entre les rebelles et les phalanges de Kadhafi continuent, les bombardements de l’OTAN n’arrivent pas à  trancher. On vit dans l’incertitude la plus absolue.

La situation actuelle à la frontière, d’après les religieuses présentes sur place, se présente comme suit : : entre 4000-5000 réfugiés africains ou asiatiques attendent des jours meilleurs pour retourner, soit dans leurs pays respectifs soit en Libye. Mais il y a aussi des milliers de Libyens qui ont fui la guerre. Ces Libyens sont de trois catégories : des gens aisés qui ont passé la frontière et ont rejoint l’Europe via l’aéroport de Djerba ; la deuxième catégorie constituée de libyens ayant des parents dans le sud tunisien qui les ont accueillis dans leurs maisons, et la troisième catégorie (on parle déjà  de 50.000) sont logés dans les camps, ou hébergés dans des maisons que les habitants de la ville de Tataouine leur ont offertes gratuitement, ou dans des tentes. Le ministère de l’Éducation nationale a donné des consignes aux écoles du sud tunisien pour intégrer les enfants libyens dans les écoles des divers gouvernorats.

Tout ceci s’est passé alors que des milliers de Tunisiens sont arrivés à  Lampedusa, avec toutes les problématiques que cela a causées. Je ne parle pas de la dimension juridique ou politique de ce phénomène, ce n’est pas de ma compétence. Mais je parle de la dimension humaine. Ce sont des jeunes au chômage (19% de chômage avant la révolution). Le tourisme occupait 450.000 jeunes qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail, le contrôle des frontières s’était affaibli à  cause de la situation politique et sécuritaire dans les grandes villes.

J’essaie de me mettre dans la mentalité d’un Tunisien : 20 000 tunisiens sont arrivés dans une Europe, en crise peut être, mais riche tout de même, et ils sont mal reçus, alors que plus de 200.000 (dix fois plus) d’étrangers sont arrivés dans une Tunisie, pas aussi riche que l’Europe, mais surtout qui sort d’une grave crise politique, et les Tunisiens les ont reçus les bras ouverts,  leur ont ouvert leurs maisons, leurs écoles, et ont partagé avec eux leur pain quotidien.

Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à  la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible tout simplement.